28 mars – 02 avril – En mer
« 7 jours, un océan, mille souvenirs »
Sept jours d’affilée en mer… et aucune inquiétude à l’horizon.
Au contraire, j’étais impatiente !
Le premier soir, je trépignais déjà : soirée hommage à ABBA !
Impossible de résister à Dancing Queen ou Mamma Mia…
Chaque soir, mon petit plaisir : ouvrir le Daily Planner, ce livret en papier glissé dans la cabine, mon GPS de la croisière.
Animations, horaires des spectacles, recommandations du commandant, menus… tout y est.
Et même si l’appli MSC propose sa version digitale, le papier a toujours la cote — surtout auprès d’une population majoritairement senior.
Moi, j’adore ce petit rituel.
À 12h00, j’écoute toujours les annonces multilingues du commandant.
Et pour les francophones, c’est la voix de Camélia, enjouée, douce, un vrai rayon de soleil.
Ce break en mer était l’occasion parfaite de…me reposer … écrire… et surtout : m’offrir un massage profond avec Margarita Legson, ma masseuse préférée, toujours aussi talentueuse et bienveillante.
En fin de journée, direction le pont 14, fief du baby-foot et du ping-pong.
Et devinez qui virevoltait, raquette à la main, défiant l’âge et la gravité ?
Steeve, bien sûr. Mon amiral du sport.
29 mars – Journée fluo, confidences & vibes australiennes
Je m’attendais à une partie de baby-foot avec Steeve… mais ce sont deux Français et un Portugais qui m’ont embarquée.
Joao, le Portugais, m’a choisie comme coéquipière. Il ne savait pas encore que dans ma jeunesse, j’étais la reine du baby-foot.
Résultat ? Première partie : victoire nette et Deuxième partie : raclée monumentale.
Les Français, un peu trop confiants, ont dû ravaler leur ego… et aller chercher la balle au fond des cages. Depuis, chaque fois que je les croise :
« Des cours particuliers ? Je suis dispo ! » 😄
Le soir venu, ambiance ABBA fluo à l’Ametista Lounge.
Je dansais, portée par l’euphorie des croisiéristes, un vrai shoot de bonheur suédois.
Et ce n’était pas tout : le 29 mars était dédié à l’Australie, notre pays hôte du mois.
Dès le cours de Yin Yoga au pont 13, les couleurs fluos mettaient l’ambiance.
Le matin, comme à l’accoutumée, Steeve me retrouva pour le café, toujours entouré de sa joyeuse bande italienne.
Quelle chaleur humaine ! À croire que moi aussi, j’ai du sang italien quelque part…
Ce bar du 5e, au fil des jours était devenu notre QG, ce matin, le sujet : validation de notre future excursion aux Maldives : bateau, bronzage, barbecue… Que demander de plus ?
Fin de matinée, retour studieux à la conférence de Massimo.
Même en mer, on continue de rêver… et de planifier les prochaines merveilles.
30 mars – Camélia, McCarthy et dilemme musical
Une journée plutôt calme, à une exception près : une rencontre marquante avec Camélia, la responsable francophone du MSC Magnifica.
A plusieurs reprises, je lui avais parlé de l’écriture de mon blog sur cette première croisière autour du monde en solo.
Un jour, elle m’avait dit : « Envoyez-le-moi par mail, j’apprécierais de le lire »
C’est ce que je fis, et ce matin, elle m’en faisait le retour…
« Félicitations Annick, à l’aide de ce blog, vous avez choisi une très belle manière de raconter l’expérience d’une croisière solo ».
Une belle reconnaissance, qui, sans aucun doute, nourrira mes futurs écrits. 💡
Le soir, place à la musique avec Patrick McCarthy, crooner canadien de Montréal. Sa voix chaude, son charisme naturel et son univers entre pop et folk m’ont littéralement charmée — surtout ses titres tirés de What Matters, son dernier album.
Et puis vint le dilemme du soir :
Concours de tango à l’Ametista ou match de Bournemouth – Manchester City au Sporty’s Bar
➡️ Verdict ? Le foot, évidemment. Il y a des priorités dans la vie. 😄⚽
31 mars – Mi-parcours, surprise maldivienne & yoga vengeur
Aujourd’hui, on atteignait le « mi-parcours » de la croisière… et avec lui, une annonce surprise du commandant : nous passerions deux jours aux Maldives au lieu d’un !
Une vague d’euphorie s’est emparée du navire, et le bureau des excursions s’est vite transformé en fourmilière agitée.
Moi, j’étais zen : mon planning était déjà calé avec Steeve et ses amis.
En attendant cette escale de rêve, mon regard se tournait déjà vers les Seychelles, ma prochaine destination inédite.
La journée se déroula tranquillement :
- ✅ Premier cours d’italien avec Luigi (hilarant)
- ✅ Déjeuner léger
- ✅ Session bronzette
- ✅ Et un mini-clash international pour pimenter l’après-midi…
La scène :
– Un couple polonais quitte son transat pour danser.
– Un couple allemand s’installe à leur retour.
– Résultat : insultes, menace de sécurité… et disparition d’une chaussette. 😅
Score final : Pologne 1 – Allemagne 0.
À 16h30, je participai à un cours de Vinyasa Yoga sur le pont 14, idéal pour canaliser l’énergie collective. Enfin… surtout celle des autres !
Le soir, dîner au restaurant Quattro Venti. Sur huit convives attendus, seuls trois célibataires se présentèrent — les couples avaient opté pour le buffet. Résultat : une discussion drôle et sans filtre, sur… des sujets rarement évoqués en couple. 🤭
1er avril – Baileys, paillettes et Dolce Vita
Ma journée étant identique a beaucoup d’autres, juste envie de vous parler de ce concert de Galy Dahan, “Welcome to my cabaret”, ou l’ambiance était survoltée.
Au début, cela m’avait bercé en douceur… avant que la piste ne s’embrase sous les tubes des années 70 à 90.
Steeve, toujours dans le tempo, m’a entraînée au cœur de la foule.
Puis, il y avait eu ce moment fort, ou lorsque Steeve m’avait demandé ce que eje voulais boire je répondais : un petit verre de Baileys…
Pour vous, un simple détail, mais pour moi une remontée dans le temps.
En effet, je n’en avais pas bu depuis mes 20 ans. Et là, à 63 ans, ce goût sucré et crémeux m’a transportée, comme une capsule temporelle. Un souvenir doux, discret… mais puissant.
La soirée s’est terminée tard, entre lumières fluos et éclats de rire.
En regagnant ma cabine, encore habillée en princesse, je croisai quelques asiatiques en baskets, prêts pour leur footing matinal. Je peux aisément deviner ce qu’ils ont pu penser en me croisant….
Sur un bateau, chacun vit dans son propre fuseau horaire. Le Magnifica ne dort jamais.
2 avril – Équateur, quiz & fatigue scintillante
Non, ce n’était pas un poisson d’avril :
Le commandant annonça une journée supplémentaire aux Maldives, grâce à une météo favorable.
Steeve, fidèle à lui-même, avait tout planifié :
– Pour lui, balade sportive à vélo.
– Pour moi, journée farniente sur une île-hôtel de rêve avec ses amis.
Mais il tint parole : il passerait le lendemain avec moi pour visiter Malé à pied. Dans l’heure, je recevais mon ticket de chaloupe.
Autre moment marquant : le franchissement de l’équateur.
Souvenir mémorable de la fois précédente avec cette bataille version chocolat et sauce tomate dans la piscine ! 😄
Après un déjeuner en terrasse, Steeve me lança un défi : partie de Trivial Poursuit version croisière.
Moi avec les Français, lui avec les Italiens.
Question piège : « Quelle île est sous souveraineté française pendant six mois, puis espagnole les six autres ? » 🟢 Réponse : L’île des Faisans.
⚽ Score final : Italie 1 – France 0 (encore une fois).
Ce soir, c’est diner de gala… tenue élégante conseillée… il faut dire que beaucoup de croisiéristes jouaient le jeu et, cela malgré les mois passés.
A l’ouverture du menu, les mets sont toujours aussi succulents… cela n’empêche que je reste sage. Mes compagnes de tablée : Lyrie et Carmen, font de même.
Puis retour en cabine. Mon corps disait stop… et j’ai appris à l’écouter.

3 avril – Paradis sur pilotis – Maldives
7h00, Malé. Le soleil dorait la mer, un espresso à la main… et un texto de Steeve :
“Don’t forget the meeting – 9h00 sharp.”
📍 Destination : l’hôtel Adaaran Prestige Vadoo, une île privée somptueuse, digne d’une carte postale de luxe. Imaginez…
– Un sable blanc ivoire, doux comme du velours
– Des villas sur pilotis dans une eau turquoise
– Des poissons argentés visibles à l’œil nu
– Un lit balinais sous baldaquin
– Et une noix de coco-cocktail à la main
Je me suis assoupie, bercée par le parfum du tiaré, du jasmin, de la vanille…Un rêve sensoriel.



C’est Paola, l’amie de Steeve, qui m’a réveillée en douceur pour un déjeuner indien aux mille saveurs et sourires.
À 18h00, la navette de l’hôtel nous ramena vers les chaloupes. Avant de partir, je capturais chaque image :
– Une plage illuminée de lanternes flottantes
– Un coucher de soleil rose-orangé
– Un sable devenu presque pastel



Je serais bien restée là des jours entiers…que de rentrer au bateau
Mais le lendemain, changement de cap… visite de Malé à pied avec Steeve. Sachant que ce serait sans doute épuisant…je préférais ne pas diner au restaurant et ne pas assister à la soirée.
Alors, buffet rapide et cap sur la cabine. Repos mérité.
4 avril – Malé, Maldives
De la carte postale au bitume
Avec Steeve, je passais d’un rêve parfumé la veille à un tout autre voyage, plus brut, plus réel.
Ce jour-là, cap sur Malé à pied, à travers ses rues étroites, sa densité urbaine et ses contrastes. Ce que je ne savais pas, c’est que Steeve avait une mission secrète : revenir sur le lieu du « crime »… la confiscation de son vélo.
Nous prîmes le bus pour traverser le pont. Et soudain, il me fit descendre face à une pancarte :
“Travaux – Passage interdit.”
Ah, voilà donc pourquoi il n’avait pas pu me rejoindre à l’hotel…et que la police lui avait saisi sa monture !
Soulagé d’avoir l’honneur sauf, il put enfin tourner la page.
Au fil de notre balade, je laissais derrière moi les clichés de carte postale pour entrer dans la réalité de Malé : une ville intense, débordante de vie, bien loin des lagons turquoise.
Un contraste saisissant.
D’un rêve bleu la veille, à une immersion brute le lendemain.




5-6 avril – En mer
Bronzage, visa, tapis rouge & confidences de photographe
Chaque matin, vers 9h, nous nous retrouvions — Steeve, ses amis et moi — autour de notre traditionnel espresso au pont 5.
Ce jour-là, un membre de l’équipage s’approcha discrètement, tendit son téléphone à Mario, ami de Steeve…
📷 La fameuse photo du “délit” venait de refaire surface : Steeve, impassible, négociant avec deux policiers maldiviens.
Fous rires garantis. Comme quoi, les bronzages s’estompent, mais les souvenirs, eux, restent intacts.
À 11h30, réunion à l’Ametista : objectif visa pour la Namibie.
Initialement découragée par les 90 € annoncés, j’avais prévu de rester à bord. Mais coup de théâtre : en réalité, il ne coûterait que 15 €.
Ni une, ni deux, j’ai foncé réserver l’excursion en quad que je convoitais depuis le début.
Après un déjeuner léger et une sieste devenue rituelle, je savourais le plaisir simple d’un transat sous le soleil, même si rester immobile reste un défi personnel. Heureusement, ma robe longue prévue pour la soirée « Red Carpet » ne trahissait en rien mon bronzage imparfait.
À 18h, direction la salle de sport. Le bonheur d’être seule, libre, de décider de mon rythme, de dîner tard, de m’entraîner longtemps.
Mais je ne serais pas seule à table ce soir au buffet : Michel C, photographe canadien et ami de Patrick McCarthy, s’invitaient.
Je l’admirais. Michel C., c’était l’œil discret de notre tour du monde.
Pas de discours, pas de mise en scène. Ses photos parlaient pour lui.
Il ne capturait pas ce que l’on voyait. Il révélait ce qu’on ne voyait pas.
Photographe vivant à Bali, il saisissait l’essence des instants, sans éclats, sans bruit.
Un regard doux mais puissant, humble mais perçant. Je l’observais souvent depuis mon transat.
Et je me disais : Lui vit sa vie comme moi je vis la mienne.
Red Carpet : Quand la croisière devient cinéma
À 21h30, direction le Tiger Bar transformé en tapis rouge flamboyant.
Pas besoin d’Hollywood : ce soir, le Magnifica brillait de mille feux.
Depuis deux mois, les équipes Air, Feu, Terre et Eau s’affrontaient dans des défis théâtraux. Ce soir, place aux récompenses.
Moi, membre de l’équipe du Feu, je n’attendais pas de trophée — juste le plaisir de célébrer.
Meilleure actrice, meilleur film, meilleurs costumes…
Les rires fusaient, les robes étincelaient, les sourires s’illuminaient.
Ce soir-là, ce n’étaient pas des stars capricieuses…
C’étaient des visages familiers devenus vedettes le temps d’une nuit.
Et c’est cela, la magie d’une croisière : Transformer un moment simple en souvenir inoubliable.
Bilan du 6 mars au 6 avril
Un mois suspendu entre merveilleux et réflexion
Il y a des mois qui s’effacent…Et il y a ce mois-là, gravé à jamais.
Un mois de contrastes, de défis, de rires, de remises en question.
Un mois qui m’aura éclairée sans me transformer brutalement, mais avec douceur et lucidité.
Les moments forts ?
– Sydney, ville magique qui m’a volé un morceau de mon âme.
– Melbourne, où j’ai osé le vélo, grâce à Steeve.
– Le Harbour Bridge, gravi avec le cœur battant.
– Le cyclone Alfred, une mer menaçante.
– Le siège de mon ancien employeur, rencontré par hasard… comme un signe.
Mais ce mois, c’est surtout :
– La fin d’une relation amoureuse passée,
– Le projet clair de retour à Saint-Raphaël,
– Et le rêve affirmé de m’installer à Saint-Martin d’ici trois ans.
Et surtout… les rencontres.
Celles qui tendent un miroir. Celles qui bousculent. Celles qui vous font oser.
Ce ne sont pas les paysages qui ont changé ma direction. Ce sont les personnes.
7 avril – Port Victoria, Seychelles
Moorea ou Mahé ? À chacun son paradis.
On m’avait vanté Mahé comme un coin de paradis…Mais pour moi, le vrai paradis, ce sera toujours Moorea.
À 9h, le MSC accostait à Port Victoria, capitale des Seychelles.
Ma montre, toujours réglée sur l’heure maldivienne, me trompait d’une heure.
À 7h30, Steeve s’invitait au petit déjeuner pour me partager son plan du jour : Rejoindre l’hôtel Hilton à vélo. Bien sûr. Cet Italien, c’est un homme bionique, il n’y a pas d’autre mot. 😅
Hilton & bottines kaki : luxe, calme et botté
Par chance, au bar du 5e, lors de notre traditionnel espresso, Steeve m’annonça qu’il n’avait pas trouvé de vélo… Il opterait finalement pour un taxi.
En découvrant les rues abruptes de Port Victoria, je lui adressai un merci silencieux : pédaler à travers ce décor ? Charmant sur le papier, mais un peu fou dans la réalité.
Quarante minutes plus tard, une parenthèse turquoise s’ouvrait devant nous à l’hôtel Hilton. Douceur de vivre, plage immaculée, le temps semblait ralentir… sauf pour Steeve, évidemment.
Installés sur de larges transats face à l’océan, il m’invita sans attendre à le rejoindre dans la piscine à débordement, puis m’entraîna sur une plage paradisiaque.
En apercevant d’imposants rochers, je le regardai d’un œil suspicieux.
Il me tendit alors… une paire de chaussures de la Légion étrangère !
Maillot de bain chic + bottines kaki : le combo improbable !
Mais comment résister à cette plage de rêve ? L’eau douce, le sable chaud sous les pieds, un ciel éclatant, des parfums exotiques… Tout n’était que lumière, calme et volupté.
Le déjeuner fut parfait : poke bowl coloré, verre de sauvignon, terrasse face à la mer… une ode au bonheur simple.
Steeve, cet ancien amiral infatigable, parcourait les lieux comme un enfant dans un parc d’aventure, incapable de rester en place.
De cette journée, je garde des photos et vidéos magnifiques, mais surtout l’impression d’avoir été au bon endroit, avec la bonne personne.
Je rentrai en taxi, pendant que Steeve, fidèle à lui-même, décida de courir jusqu’au bateau.
Et moi, après un copieux dîner, je rejoignis avec bonheur mon lit douillet.
(PHOTO- 4)



8 avril – En mer
Pluie douce, tango canadien & opéra en pleine mer
Ce matin-là, la pluie ne me dérangeait pas. Bien au contraire. Je profitais de ce temps calme pour trier mes photos et écrire pour mon blog.
Je reçus un message de Michel C., notre photographe canadien, désormais à La Digue, avant son retour à Bali.
Une belle rencontre, et une promesse échangée : nous revoir, à Paris ou ailleurs.
En fin de matinée, je trouvai dans ma cabine le ticket d’excursion pour Nosy Be. Le temps étant menaçant, je craignais une annulation, mais tout était maintenu.
Steeve, quant à lui, avait prévu une journée bateau… à suivre.
En feuilletant le Daily Planner, je tombai sur un cours de tango, juste avant mon cours d’italien.
Pourquoi pas ? Je me suis donc retrouvée à danser… avec un passager canadien. Encore une première dans cette vie de croisiériste !
Après un délicieux déjeuner au restaurant du 5e, désormais c’était sieste obligatoire, chose que je n’arrivais pas à faire à Saint-Raphaël. Ici cela devenait presque obligatoire
Puis, je passai par la salle de sport, où je retrouvai les habitués.
Et le soir… quelle soirée !
🎭 Rigoletto en pleine mer
Je ne m’attendais pas à vivre un moment aussi intense à bord du Magnifica. Et pourtant…
Assister à Rigoletto de Verdi, sublimement interprété par la troupe Musica in Maschera, fut un privilège absolu.
La mise en scène, les voix, la puissance dramatique… Tout était parfaitement orchestré, porté par l’acoustique magique du théâtre flottant.
J’étais suspendue, bouleversée, happée par cette œuvre lyrique jouée entre ciel et mer.
Voilà aussi ce que MSC offre : du rêve, de la culture, du grand art,
même à des milliers de kilomètres des grandes scènes du monde.
Un immense MERCI.
9 avril – Nosy Be, Madagascar
Lémuriens, lacs et odeurs d’Ylang-Ylang
Madagascar, c’est une âme : celle des lémuriens.
Et un cœur : celui de ses forêts.
Deux trésors qu’il faut préserver. Et ce jour-là, j’allais les approcher.
Je m’étais jointe à une excursion en 4×4 avec un couple d’allemands très sympas et un chauffeur malgache ravi d’avoir une passagère française.
Nous traversâmes un village animé, joyeux, rempli de tuktuks jaunes — une ambiance qui rappelait Zanzibar.
Puis, place à la nature : paysages à couper le souffle, collines de bananiers, forêts d’un vert presque fluorescent.
Une pause près d’un lac, paisible comme un miroir, nous offrit un instant suspendu.
Plus haut, une distillerie dégageait des effluves d’Ylang-Ylang, autrefois symbole de richesse pour l’île.
Et soudain, entre les branches… des lémuriens. Un mâle noir. Une femelle à la queue rousse. Un moment de grâce.
L’ascension se poursuivit, et au sommet, une vue époustouflante : mer, lagons, jungle.
Nosy Be, c’est la nature à l’état pur, un tableau vivant que je n’oublierai jamais.



Soirée d’anniversaire au Topazzio
De retour sur le bateau, je retrouvai Carmen et Lyrie au Topazzio Bar. Ce soir-là, nous fêtions l’anniversaire de Lyrie, mon amie de croisière, ma sœur d’âme.
Écrivaine, solaire, libre : une femme inspirante.
Jamais je ne te remercierais assez…tu m’as rappelé que j’étais une femme de joie, de lumière, même quand je l’avais un peu oublié. Merci, Lyrie. Saint-Raphaël t’en doit une. Et moi, je nous vois déjà rire sur ton île de Saint-Martin.
MSC, sous l’impulsion de Lyrie, avait tout prévu :
🎂 Cheesecake, champagne Veuve Clicquot, et la musique de notre pianiste argentin préféré, Luis. Une soirée simple, rare, parfaite.


10 avril – 13 avril – En mer
Italie du cœur & tapis rouge flottant
Le 10 avril restera une date importante.
Non pas pour un événement spectaculaire, mais pour une prise de conscience douce et lumineuse : Ma rencontre avec Steeve, cet amiral italien au cœur généreux m’a ouverte à une Italie authentique, joyeuse et humaine.
À travers lui, j’ai rencontré : Anna, Roberto, Giada, Giovanna, Natale, Mario…
Un monde qui me semblait loin est devenu chaleureusement proche.
Des gens incroyablement accueillants m’ont reçue avec une spontanéité et une affection qui m’ont profondément touchée. Malgré la barrière de la langue, Steeve, toujours souriant et patient, traduisait avec bienveillance, devenant un véritable pont entre deux cultures.
Curieusement, je ne me suis jamais sentie exclue.
Bien au contraire : je me suis sentie adoptée.
Grâce à lui, j’ai découvert une autre philosophie de vie, celle de l’expresso du matin, rituel sacré et moment de lien. Cette convivialité à l’italienne, ce goût des choses simples mais sincères, m’a marquée. Je sais déjà que cela me manquera une fois rentrée en France.
Avec Steeve, j’ai aussi appris à voyager autrement. Là où je contemplais les monuments depuis un bus, lui les parcourait à vélo. Et à chaque escale, j’ai vécu l’aventure différemment.
Grâce à lui, j’ai pédalé autrement, visité autrement, vécu autrement. Grazie mille, Steeve.
La journée s’est déroulée calmement, ponctuée d’une répétition pour un événement inédit : la soirée Crew vs Guests.
Une animatrice m’avait proposé de défiler sur scène, selon elle, je représentais l’élégance parmi toutes les passagères de la croisière. Une idée qui m’avait d’abord amusée… puis un peu inquiétée !
Le soir venu, après un dîner au restaurant Verdi pour l’anniversaire de Lyrie (encore champagne, encore gâteau, encore tambours et casseroles chantantes !), je filai à ma cabine pour me redonner un coup de peigne. À 22h00, le grand moment approchait.
Un peu stressée, comme une adolescente avant son premier bal, je répétai mes pas. Et puis… je me suis lancée sur scène, ou je croisais la jeune femme représentant « Crew » la trentaine, pleine d’énergie bref, la chanteuse du bord, également mannequin.
Face à elle, la soixantaine épanouie, je n’avais rien lâché, relevé la tête et marché droit, portée par les applaudissements de 4000 personnes.
Ce moment m’a rappelé mes années passées à défiler pour la maison de couture Carven. Mais ce soir-là, ce n’était pas juste un retour en arrière. C’était un hommage à la femme que je suis encore, une parenthèse lumineuse et joyeuse que je n’oublierai jamais. Sur scène, j’ai croisé des regards complices, des visages souriants, des applaudissements nourris.
Ce n’était pas une compétition, mais un moment de partage. Une preuve que l’élégance, le charme et la confiance n’ont pas d’âge.


YES ! Ce soir-là, pas besoin de camomille pour m’endormir…
Défi vélo… et podium surprise
Au réveil, une légère fatigue… les excès des derniers jours commençaient à se faire sentir.
À 9h00, autour de notre expresso quotidien, Steeve m’annonça :
« J’ai réservé des vélos pour Port Elizabeth. Environ 50 km. Prépare tes jambes ! »
Prévoir 50 km à vélo ? Heureusement, j’avais anticipé et réservé un massage pour le lendemain…
Canal du Mozambique & Crew Talent Show
Aujourd’hui, nous naviguons à travers le canal du Mozambique, long ruban d’eau bordé de mystère. La nuit a été calme, comme les précédentes.
Vers 9h00, petit-déjeuner au 13e ou mon serveur préféré, vint à ma rencontre, tout fier, pour me montrer une vidéo de mon passage sur scène la veille. Là où, un ami avait raté une partie de ma prestation, ce jeune serveur l’avait capté.
Je dois bien reconnaitre que depuis le début, une réelle complicité s’est tissée entre nous et ce geste le prouvait encore.
Plus tard, autour d’un café avec mes amis italiens, j’ai confirmé à Mario ma participation à l’excursion vers la prison de Robben Island, là où Nelson Mandela fut emprisonné.
Un moment fort à venir.
Pour moi, Mandela est plus qu’un nom. C’est un phare, un symbole de paix et de dignité. Et grâce à Steeve, qui avait perçu dès notre première conversation l’importance de cette visite pour moi, je savais que ce serait inoubliable.
Le soir, comme toujours, je retrouvai Steeve pour un happy hour au Sporty’s Bar : lui au Prosecco, moi à mon jus de tomate-tabasco.
Il taquina le serveur :
« Arrêtez le Tabasco, elle saute déjà partout ! »
Rires complices.
Il me proposa de rejoindre sa table d’Italiens, mais je préférai attendre encore un peu.
Le dîner fut simple au 13e, en compagnie d’une passagère rencontrée en excursion. Une conversation agréable sur nos ressentis, nos voyages, la croisière…
Et puis… place à l’émotion.
🎤 Crew Talent Show
Ce soir-là, les projecteurs n’étaient pas braqués sur les artistes habituels, mais sur le personnel du bord : femmes de chambre, cuisiniers, photographes…
Des talents cachés, révélés le temps d’une soirée touchante, drôle, sincère.
Le clou du spectacle ? Le commandant de bord en personne, micro à la main, entonnant une chanson avec humour.
Un moment rare, un hommage à ceux qui rendent cette aventure possible chaque jour.
Et parce que la fête ne s’arrête jamais… direction le pont 13 pour une Neon Party.
Musique électrisante, lumières fluos, et… Mario, le chanteur pour enflammer la piste. Un régal.
Contemplation & confidences
En cette belle journée du 13 avril : Réveil à 7h30, petit-déjeuner sur la terrasse du 13e pont.
Le ciel doré, le sillage du bateau, l’écume blanche… hypnotique.
J’ai savouré ce moment suspendu, avec mon Earl Grey à la main. Dans trois semaines, je serai à Saint-Raphaël. Mais une part de moi restera ici, entre deux continents.
À 9h00, rituel immuable : l’expresso avec mes amis italiens.
Steeve me glissa qu’il avait réservé un safari à la place de notre sortie vélo. Une délicate attention. J’étais ravie de cette nouvelle aventure à vivre avec eux.
Le reste de la journée fut doux : sieste, écriture sur le pont, et vers 17h30, retour cabine.
Le soir, dîner au restaurant Quattro Venti, invitée par Lyrie. Une belle soirée, chaleureuse et sincère. Mais la surprise arriva plus tard, sur la terrasse du 13e lorsque Steeve m’y retrouva. Un verre de vin à la main, il avait envie de se confier à moi, c’était un moment très émouvant
Un vrai moment de partage…sur ses 40 années passées sur un bateau de la Navy italienne, de sa vie près de Gènes, de ses amis mais aussi des nombreux pays qu’il avait visité. Moi, ce fut au sujet de mes années passées au sein d’une multinationale du CAC 40, de mes rêves futurs.
Deux parcours si différents, et pourtant… une même envie de vivre pleinement.
14 avril – Port Elizabeth, Afrique du Sud
« Des pingouins, des éléphants… et un silence complice »
À 8h00, nous accostions à Port Elizabeth, surnommée The Friendly City pour son accueil chaleureux. Ce matin-là, Steeve me rejoignit pour le petit-déjeuner avec une bonne surprise : il avait changé ses plans.
Plutôt qu’un tour de l’île à vélo comme prévu, il se joindrait à moi et à ses amis italiens pour une double excursion : d’abord la visite des pingouins africains, puis un safari dans le parc national des éléphants d’Addo. J’adore les surprises… j’étais ravie !
Après un rapide petit-déjeuner, direction l’Ametista pour faire tamponner nos passeports par les services de l’immigration sud-africains – indispensable pour descendre à terre.
La journée démarra en douceur par la découverte de la Cape Recife Nature Reserve.
Observer les célèbres pingouins africains dans leur habitat naturel fut un moment d’émerveillement pur.
Leurs petits pas hésitants sur le sable, leur silhouette maladroite mais touchante… puis soudain, cette grâce fluide lorsqu’ils plongent dans l’eau.
Steeve me chuchota : « Vous savez que les pingouins sont monogames ? C’est fou, non ? »
J’ai souri. Oui, c’était fou… et beau.
La réserve, protégée, impose silence et respect : pas de vélo, pas de feu, pas de déchets. Un sanctuaire fragile, précieux.
Puis, cap vers le parc national des éléphants d’Addo. Avant cela, pause déjeuner à la charmante ferme Nanaga Farm Stall, où j’ai opté pour un délicieux roosterkoek, un pain grillé garni de poulet et crudités.
Steeve, lui, fidèle à lui-même, choisit des œufs et du bacon. Il faut bien nourrir un sportif…
Puis vint le moment magique : le safari. Une heure de piste plus tard, notre 4×4 s’enfonça dans la savane.
Pas de lions cette fois, mais des zèbres, des girafes effleurant les cimes, des antilopes furtives. Le silence, les regards, la lenteur.
Le plus beau dans un safari, ce n’est pas de cocher des noms sur une liste…
C’est de se laisser surprendre.
Steeve, fatigué, s’endormit doucement contre mon épaule. Ce geste, sans paroles, était d’une douceur rare.
Moins de mots. Plus de regards. Un silence… mais complice.
Ce deuxième safari, après celui de Tanzanie, avait une saveur tendre, presque intime.
(PHOTO-4)



De retour au bateau, je passai par la salle de sport pour détendre mes muscles. Puis, une douche, un dîner tranquille au buffet avec une amie, et… sommeil profond.
Découvrez la suite de cet ouvrage la semaine prochaine …
